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La démocratie selon Macron

54 jours d’incertitude : Emmanuel Macron n’a toujours pas nommé de Premier ministre

Cela fait désormais 53 jours que les élections législatives se sont tenues en France, et pourtant, le pays reste dans l’attente d’une décision cruciale : la nomination d’un Premier ministre. Le Nouveau Front Populaire, ayant remporté une majorité, a proposé un gouvernement de gauche dirigé par Lucie Castets, une figure montante de la politique française. Mais qu’a fait Emmanuel Macron en réponse à cette proposition ? Il l’a tout simplement rejetée, invoquant la “stabilité des institutions” comme excuse.

Mais est-ce vraiment une excuse légitime, ou simplement un prétexte pour maintenir le statu quo ? Le refus de nommer un Premier ministre élu par le peuple au nom de la stabilité soulève des questions profondes sur l’état de la démocratie en France. Sommes-nous en train de vivre une démocratie réelle ou une façade où l’élite en place dicte les règles du jeu ?

Une République en déclin : La démocratie bafouée

Ce qui se passe en ce moment en France est symptomatique d’une République en déclin. Un président qui refuse d’écouter le choix des urnes, tout en nous vendant l’illusion d’une République exemplaire, est-ce cela que l’on appelle la démocratie ? Cette situation n’est qu’une mascarade, une pièce de théâtre bien orchestrée pour maintenir le pouvoir entre les mains de quelques-uns, au détriment de la volonté populaire.

Pendant que le peuple attend, que la démocratie est mise en pause, le pouvoir reste solidement ancré dans les mêmes cercles. Et pendant ce temps, la volonté du peuple, exprimée à travers les urnes, est purement et simplement étouffée.

Le véritable danger : L’indifférence du peuple

Face à cette situation, le véritable danger pour notre pays n’est pas l’instabilité politique, mais bien l’indifférence. Lorsque le peuple devient apathique, lorsqu’il accepte sans sourciller que ses choix soient ignorés, c’est là que la démocratie est en péril. Le silence et l’inaction ne sont pas des réponses, ils sont des complices du déclin.

En tant qu’auteur engagé, notamment contre l’islamophobie en France, je ne peux que constater avec inquiétude cette indifférence grandissante. Car l’indifférence à l’égard de l’érosion de la démocratie va de pair avec l’indifférence face aux injustices, qu’elles soient sociales, politiques ou religieuses.

La situation actuelle est une illustration de la manière dont les élites peuvent manipuler le système pour maintenir leur pouvoir, tout en éteignant la voix du peuple. Et si nous ne réagissons pas, cette indifférence ne fera que s’aggraver, laissant la porte ouverte à des injustices encore plus grandes.

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L’incendie de la synagogue de La Grande-Motte

L’incendie devant la synagogue de La Grande-Motte est un acte gravissime, et il est juste de le condamner fermement. Mais une question persiste : où étaient toutes ces associations et organismes lorsqu’en France, des mosquées étaient attaquées, lorsque des imams comme Rachid El Jay étaient pris pour cible ? Pourquoi cette indignation ne s’étend-elle pas à toutes les formes de haine, y compris l’islamophobie, qui est bien trop souvent ignorée ou minimisée ?

Aujourd’hui, l’État nous informe que la France a échappé au pire. Les médias s’emballent sur la montée de l’antisémitisme, comme si cette forme de haine avait le monopole de la victimisation. Mais qu’en est-il de l’islamophobie, qui, pour certains, semble ne même pas mériter d’être condamnée ? Alors que des structures musulmanes sont fermées administrativement sans possibilité de défense, où sont les voix qui s’élèvent pour défendre la justice ?

En fermant le seul organisme combattant l’islamophobie, la France a montré une indifférence inquiétante envers les souffrances d’une communauté entière. Il est essentiel de rappeler que toutes les haines se valent, qu’elles visent les juifs, les musulmans ou toute autre communauté. Éviter de hiérarchiser ces injustices est crucial si l’on souhaite réellement parler de justice et d’égalité.

Ceux et celles qui luttent contre toute forme de discrimination doivent comprendre que la douleur d’une communauté ne devrait jamais éclipser celle des autres. Si l’on veut vraiment une France juste, il est temps de parler de toutes les injustices, sans exception.